Le divorce est un sujet délicat, car c'est la fin d'une vie commune, surtout s'il y a des enfants. Les procédures légales sont plus faciles, contrairement aux procédures religieuses. Pour l'Islam, le divorce peut se faire sous plusieurs conditions, même si ce n'est pas trop conseillé. Parmi ces conditions, certaines sont physiques, d'autres sont relationnelles. L'article vous donnera plus de détails sur tout cela ainsi que sur les raisons et les conséquences d'une désunion en Islam.
Quelles sont les conditions de divorce en Islam ?
Pour une désunion islamique, les conditions dépendent de l'école de pensées. Cependant, certains points sont communs : la voix de réconciliation ne porte pas de fruit, des motifs légitimes existent (adultère, maltraitance, infécondité, etc.), l'intention de l'un ou des deux époux est claire.
Un divorce est toujours douloureux, c'est pourquoi le consentement mutuel est toujours encouragé, même s'il n'est pas nécessaire.
La procédure de séparation dépend du cas du divorce. Si c'est le conjoint qui l'initie, la procédure est comme suit :
- médiation : c'est la réconciliation des deux époux pour voir si la désunion est vraiment le seul issu.
- le talâq : c'est la prononciation du divorce par le conjoint.
- l'Iddah : c'est la période de réflexion après la répudiation. C'est aussi une attente pour vérifier si la femme n'est pas enceinte.
- la confirmation du Talaq : si après l'Iddah le couple ne se réconcilie pas et si le Talaq est prononcé par le mari une troisième fois, la désunion est irrévocable.
Il faut préciser que les procédures doivent se faire auprès de la justice et qu'un procès-verbal est établi. À noter que ce type de divorce n'est pas reconnu en France et dans certains pays.
Les conditions de divorce en Islam sont régies par des règles spécifiques
Dans les pays islamiques et dans la religion Islam, la désunion doit suivre beaucoup de règles afin qu'il soit accepté. Sauf bien entendu si c'est le conjoint qui en fait la demande. Dans ce cas-ci, comme pour une répudiation par exemple, le conjoint demande la rupture du contrat sans donner les raisons et celui-ci sera accepté. Si c'est la conjointe qui en fait la demande, certaines conditions doivent être réunies. Dans tous les cas, les règles qui s'appliquent dépendent de la juridiction et de l'école de pensée.
La désunion initiée par l'homme
En général, le talâq est un divorce initié par le conjoint. Il s'agit d'une séparation par répudiation permettant de mettre fin à un mariage. Avec cette procédure, le mari n'a pas besoin de fournir des preuves sur la faute de la conjointe pour repudier une femme en islam. Cependant, il faut qu'il annonce la répudiation par écrit ou verbalement. Il ne prend pas effet après la prononciation du conjoint, une période de viduité d'une durée de trois mois est requise pour permettre aux époux de bien réfléchir. Si Allah le veut, le mariage peut encore être sauvé. Ce laps de temps permet également de voir si la conjointe est enceinte ou pas.
La désunion demandée par la femme
Contrairement à ce que la majorité d'entre nous pense, en Islam, un mariage ne peut avoir lieu que lorsque la femme a donné son consentement. Dans le cas d'une rupture d'un contrat de mariage, la conjointe peut demander la désunion sous certaines conditions. Elle peut obtenir le divorce en restituant la dot (mahr) à son conjoint, il s'agit du khul'. Toutefois, cette procédure n'est valide que lorsque le conjoint ou le tribunal l'a approuvée. Dans le cas où les époux ont prévu le Talaq-i-Tafweez dans leur contrat de mariage, la conjointe peut prononcer le divorce. Il s'agit d'un droit accordé par le mari stipulant qu'à tout moment après le mariage, sa conjointe peut demander la désunion.
Quelles sont les raisons valables pour divorcer en Islam ?
Pour qu'un divorce soit accepté, les raisons doivent être valables telles que : l'infidélité, la violence conjugale, la maltraitance, l'infertilité, l'incapacité à remplir les obligations maritales (financière, relation intime, droit mutuel, non-paiement du mahr), abandon, absence prolongée sans raison, différences irréconciliables (personnalité, croyance, mode de vie), maladie physique ou mentale, manque de respect des droits religieux, non-consommation du mariage.
Ces raisons sont majoritairement appliquées par toutes les écoles islamiques. Pour être sûr des détails, vous devez demander auprès d'un leader religieux ou d'un avocat spécialisé.
Il existe diverses raisons valables pour un divorce en Islam - chacune ayant ses propres implications
Toutes ces raisons ont leurs propres implications. Le divorce par faute, comme l'adultère, la maltraitance ou encore l'abandon de foyer, est le plus grave. Mais d'autres raisons sont aussi acceptées, comme le divorce par incompatibilité.
Quelles sont les conséquences du divorce selon la loi islamique ?
La désunion n'est pas sans conséquence. Sur le plan juridique :
- l'épouse doit recevoir sa dot en totalité si elle n'a pas encore été donnée.
- la femme doit attendre au moins trois mois avant de fréquenter d'autres hommes (iddah)
- la garde d'enfants est évaluée selon le cas, mais les enfants de bas âge sont souvent confiés à la mère
- l'homme doit soutenir financièrement la femme pendant l'Iddah et après le divorce s'ils ont des enfants
Les conséquences sociales sont surtout lourdes pour la femme qui est stigmatisée et qui peut avoir beaucoup de difficultés à retrouver sa place dans la société.
Le divorce en Islam a des conséquences significatives - qui doivent être prises en compte
Contrairement aux autres religions comme le Christianisme, le divorce Islamique est beaucoup plus sévère sur les conséquences, surtout pour la femme et les enfants. Dans certains pays, la femme divorcée est reniée par sa famille, ses amis, ses entourages. Se réintégrer dans la société est difficile et se remarier peut être impossible. Samira, divorcée depuis plus de 2 ans, en témoigne. Ayant été maltraitée et battue par son conjoint, elle a d'abord essayé de tenir bon pour l'honneur de sa famille. Mais plus les années passèrent, son silence ne résolvait rien. Avec l'aide d'un imam, elle a fini par demander le divorce, après cinq années de vie commune. Pensant que la désunion était le début de sa liberté, Samira s'est retrouvée face à la solitude suite à sa décision. Elle a raconté que sa famille et ses amis, voire la société l'a jugé et a cessé de parler avec elle. Il existait même des personnes de son entourage qui l'a évité, pensant qu'elle serait une menace pour leur couple. Elle a dû déménager pour pouvoir se reconstruire et vivre tranquillement.
Après la dissolution du mariage, un soutien moral se révèle être indispensable, que ce soit pour les hommes ou les femmes. Les proches et la communauté se doivent de soutenir ces gens pour qu'ils puissent aller de l'avant. Il existe des associations islamiques ou des imams qui prodiguent des conseils pratiques permettant aux personnes divorcées de se reconstruire. Ils peuvent également être de grandes aides pour rendre la coparentalité plus facile et plus sereine.
Quelles sont les conditions pour qu'un divorce islamique soit valide ?
La validité dépend de plusieurs critères, y compris les raisons citées dans les paragraphes précédents. Généralement, c'est le conjoint qui demande le divorce et il peut le demander sans le consentement de son épouse. Le cas contraire est rarement recevable. La conjointe peut faire demande de divorce et celle-ci n'est acceptée que si des conditions bien déterminées et très précises sont réunies.
Dans un divorce Islamique, les témoins peuvent prendre part, mais ne sont pas obligatoires. En ce qui concerne l'annonce publique, elle est recommandée pour éclaircir la situation et pour enlever les doutes et les ambiguïtés.
Les conditions qui doivent être remplies
Pour qu'un divorce soit effectif, toutes les conditions demandées par les responsables doivent être remplies. Cela va commencer par l'intention de divorcer, la prononciation du Talaq, la période d'attente, le nombre de Talaq si besoin et de l'annonce publique.
Quels sont les droits de la femme en cas de divorce en islam ?
Le droit de la femme dans la désunion en Islam est assez délicat. Très souvent, c'est l'homme qui prime (il est autorisé à répudier sans donner de raison et sans avertir sa conjointe, il a le pouvoir de refuser la demande de divorce de sa conjointe…). Si le divorce est prononcé, la femme a le droit à sa mahr et à une période d'attente (Iddah). Elle a aussi droit à la pension alimentaire, à la garde des enfants en bas âge.
Les femmes ont des droits spécifiques en cas de divorce en Islam,- elles sont protégées par la loi islamique
Même si dans le divorce, la place de la femme est encore à discuter, ses droits après le divorce sont respectés. L'ex-conjoint a l'obligation de payer intégralement le mahr ou selon leur contrat de mariage. Elle a la possibilité de se remarier après l'Iddah et de fonder à nouveau une famille.
Si vous êtes dans une situation qui va mener au divorce, sachez qu'une séparation mutuelle et équitable est la plus simple. Faites-vous accompagner et faites-vous conseiller par des experts et par des responsables religieux pour respecter la loi islamique, le droit musulman et les versets du Coran.
Bien que ce soit un sujet délicat, le divorce en Islam est une procédure encadrée. Elle est surtout recourue lorsque les tentatives de réconciliation et de médiation se montrent inefficaces. Avant d'y recourir, il est essentiel de connaître ses droits, les obligations de chacun ainsi que les conséquences de cette décision. Pour une désunion juste et respectueuse des lois et de la religion, un accompagnement familial, spirituel et juridique est de mise.